MARSEILLE BRULE-T-ELLE ?
Et si l’armée prenait Marseille d’assaut ? C’est vrai quoi, comme pas plus un maire qu’un préfet n’arrive à faire respecter l’ordre citoyen dans la cité phocéenne, bon sang qu’on y envoie les chars Leclerc ! Mieux encore, je vous laisse imaginer le tableau pour peu qu’on accepte d’y mettre les moyens :
Par la mer : comme à l’été 44, débarquement à Cavalaire-sur-Mer puis progression tactique par les routes côtières du Lavandou. On choisirait symboliquement le même jour, un 15 août, pour favoriser le camouflage des troupes parmi le train des caravanes rentrant de vacances. « Une autre merguez, mon adjudant ? » Petit air du Gendarme à Saint-Tropez... Dans le même temps, des hommes grenouilles s’infiltreraient dans les eaux du Vieux Port et prendraient à revers l’ennemi : une grande prudence serait de mise, pour ne pas tomber dans les filets de pêcheurs rebelles et risquer de finir en bouillabaisse. La rascasse contre la racaille !
Par les airs : parachutage massif au-dessus des cités nord. Une opération également à haut risque : le Mistral violent pourrait éclater les bérets rouges sur les calanques blanches, ce qui ferait tâche au tableau de chasse. Les plus chanceux des fiers paras se retrouveraient suspendus en façade des barres d’immeubles, leur toile accrochée aux paraboles satellites : le tir aux pigeons pourraient alors commencer, un vrai carnage à la kalashnikov.
Quant aux colonnes de véhicules blindés engagées sur les Avenues du Prado et de la Canebière, elles se feraient déglinguer par les lance-roquettes des gangs de la drogue, et les snipers de Joliette et Castellane achèveraient sans états d’âme les soldats dispersés et paniqués. On reconnaîtrait bien là le style des bad boys de Marseille.
Bref, la ville est devenue bien trop dangereuse pour qu’on envisage la moindre opération militaire. Les troupes d’élite seraient décimées les unes après les autres, prises au piège d’un véritable bourbier comme Bigeard ne l’a jamais imaginé dans le pire de ses cauchemars. Comment cautionner alors ce massacre des enfants de la nation pour une guerre qui, selon les indépendantistes d’Ile de France et d’ailleurs, n’est pas vraiment la nôtre ?
Allez, plus belle la vie : je vous sers un petit Pastis ?