PANIQUE A LA DEFENSE !

Ce matin, sur l'esplanade de la Défense, en passant au pied d'une tour dont je ne citerai pas le nom (pour ne pas avoir de soucis à la façon "The Firm"), une phrase attrapée au vol dans une conversation entre deux cadres m'a bien fait sourire :

"Si on a un audit, on est morts !"

Et si l'audit révélait une nouvelle pandémie, une catastrophe naturelle à l'échelle planétaire, l'épuisement de toute ressource sur terre : qu'est-ce qu'il dirait le bonhomme engoncé dans son costard au pied de sa tour ? "Oh ben c'est pas trop grave, je serai pas le seul à me faire serrer"...

La société moderne vit ainsi, dans l'angoisse la plus totale du "passage à tabac" moral que représente l'audit. Processus méthodique, indépendant et documenté s'attachant notamment à détecter les anomalies et les risques dans les organisations, il est devenu l'échéance fatale dans les entreprises, l'épée de Damoclès qui pend au-dessus des chefs de service. Quand les cadres se font recadrer, faut-il créer une nouvelle ONG pour les défendre contre les exigences souvent contradictoires de leurs grands employeurs ? 

Si Louis XVI avait été audité à Versailles, on aurait détecté comme anomalie la famine du peuple, sa tête aurait été posée sur un billot de procédures, et le bourreau aurait été un auditeur. "Le Roi n'est pas un sujet, mais il fallait quand même trancher dans le vif du sujet !" aurait-il pu déclarer en exécutant la sentence, ou plutôt l'action corrective visant l'amélioration continue au regard des nouveaux critères de performance.

- On n'est pas clairs dans nos process !

- Oh dites, rien de grave j'espère ? 

Comments

[fonfon]

Je ne savais pas que l'UMP avait son siège à la Défense.