REMONTE-PENTE
Comme on dit dans le petit monde de l’ovalie, la France a essuyé ce week-end une vraie branlée, une franche déculottée, une fessée bien claquée sur les culs des coqs en pâte, bref une méga rouste dont on peinera à effacer le douloureux souvenir. A faire se retourner dans leur tombe les inventeurs de la bonne vieille soule !
Alors, comment remonter en une petite semaine la pente savonneuse qui se présente à nous ? Eh bien ma foi, arrêtons justement de faire tomber les savonnettes dans les vestiaires et reprenons un jeu digne, gaillard, solide et vif qui est l’apanage de ce sport. Samedi dernier, la seule solution pour ne pas perdre du terrain face aux Tout Noirs aurait été qu’on nous autorise exceptionnellement les passes en avant ! Mais à force de se débarrasser ainsi du ballon en arrière sans progresser, on aurait pu aplatir à la dixième passe tout seuls comme des grands dans notre propre camp. Sauf que la Fédération Internationale ne va changer les règles exprès pour nous, alors trouvons un autre moyen de répondre au défi physique et tactique qui nous sera proposé de nouveau samedi au Stade de France.
Quels sont les atouts dont nous disposons, et qui font cruellement défaut aux Néo-Zélandais : la tour Eiffel ? le champagne ? pas de pétrole mais des idées ? Sarkozy et Ségolène ? Oui, bien, belle analyse... Et sinon, plus en rapport avec le sport ? Amélie Mauresmo (OK pour la mêlée), Sébastien Loeb (OK comme pilote d’essai), Arturo Brachetti (OK pour la transformation). Mais je sais déjà ce que vous allez me dire : tous ces remplaçants n’ont pas forcément de légitimité dans l’équipe de France, notamment le dernier. Ben oui, mais c’est bien de l’honneur de l’Europe face à la surmultipliée que vient de passer l’Hémisphère Sud qu’il est question. Alors, après le scénario de la finale en coupe du monde de foot, ils peuvent quand même faire preuve d’un peu de solidarité les Ritals, nom de Dieu !
Croisons donc les doigts, croisons aussi les ballons, et surtout croisons au miracle. Mais de grâce restons conscients du travail qu’il reste à accomplir pour combler ce fossé, et gardons les pieds sur terre (car cela nous aidera à courir). Ce n’est pas avec des " Hakas faut qu’on " qu’on arrivera à se mettre rapidement au niveau, à temps pour la coupe du monde l'année prochaine chez nous. Alors lucide écoute-moi : "On ne change pas forcément une équipe qui perd, mais on perd au change avec une équipe qui ne force pas…" (Plaquons, euh Platon).